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Blogues // Création virale

Oeuvres de Francyne Plante

Tous les artistes qui le veulent bien - 21 mai 2020


Pour Francyne Plante, les études de maîtrise en psycho-kinésiologie, la vie personnelle, les voyages thématiques et la pratique artistique convergent en une quête compréhensive du monde du vivant. Les origines, les cultures anciennes et les mémoires l’amènent à questionner les héritages génétiques et cellulaires. Alors que la « modernité » laisse croire que les liens avec le passé sont coupés; par une approche sensible, Francyne Plante relativise le temps, à l’effet que ce passé est si près de nous qu’il se transcrit dans notre épiderme. Alors que les formes d’expression que privilégie l’artiste sont la peinture et la sculpture, la ligne et son tracé symbolisent l’omniprésence d’un lien épigénétique.

 

Sa quête de connectivité, de liaison des fragments, origine d’une profonde pulsion d’enracinement. Pour elle, en plus du bagage génétique acquis à la naissance, la transmission en continu de la mémoire cellulaire contribue à l’émergence de l’individualité et de ses choix et/ou gestes posés quotidiennement. 

 

Francyne Plante crée des empâtements avec des médiums et des matériaux qui se caractérisent par leur vécu. Comme des strates d’expériences de la vie au quotidien, soudées les unes aux autres, ces couches de matière superposent, nouent, cachent, dévoilent, dissimulent, exposent tout en symbolisant l’interrelation des fragments de mémoires jusqu’à la plus petite particule. 

L’artiste a exposé en France, Paris, Bruxelles, Carrousel du Louvres, Pologne où elle a remporté dernièrement une médaille de bronze pour son œuvre Féminitude.

 

Elle travaille actuellement sur un corpus de médium mixtes et d’encaustiques et nous dévoile quelques textes qui les accompagnent. 

 

 

Je suis jardin habité d‘histoires et de mémoires

J’écarte la neige, je touche les textures de mon jardin intérieur

Douce, rugueuse, froide, à fleur de peau

Routes de vie, stigmates, signatures, empreintes sur épiderme

Omniprésence du lien épigénétique

En connectivité, je caresse les cœurs de mes ancêtres

J’enracine, je tresse nos fragments d’histoire en gerbe de fleurs

Coquelicot, Myosotis, Tulipe, Marguerite, Laurier, Romarin

Oublie l’hiver et se laisse butiner

Je suis particules, fragments de mémoires décomposées en humus fertile

Énergie vivante, orage électrique, nervures soudées les unes aux autres

Je suis jardin habité d’histoires et de mémoires.

 

 

Je suis l’entre deux saisons

L’entrelacement, lignes courbes, l’entrelacs

Dédoublée, multicouche de neige et de floraison

Nulle part à la fois, omniprésente, simultanéité.

Armure de fils, étendue ouatée, réseaux neuronaux,

Je suis l’entre deux, absente du calendrier, sans date pour me retenir

Je me perds dans les crevasses présentes, passées et futures

Trop de toutes les saisons à la fois, multiples visages, immensité de blancheur

 

J’ai quelques souvenances indicibles de lys, de rosiers, de jasmins,

Éclos dans mon jardin, sous cette cagoule blanche, docte silence

Je trace des lignes de communication, je lace, m’enlace aux tiges jaunies, aux minutes figées dans ce drap glacial

J’érige des ponts, construis des portes pour réunir ces morceaux de moi, de vie, les sortir de l’entre

Mon entre est large, trop large, je m’y enfonce.


L'opinion émise dans ce billet n'engage que son auteur et ne représente pas nécessairement celle du journal L’Indice Bohémien.

 

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